• L'hélicoptère s'éloigna dans le soleil déclinant. La mine renfrognée Mike serrait les poings de résignation en colère contre lui-même, entouré d'une escorte policière. - Vous voilà les filles, qu'est ce qui se passe?s'exclama Jeff en accourant vers nous, en état de grande panique. - Demande à Emilie... grommela Jeanne. Trouve quelqu'un pour me remplaçer ce soir, je vais me coucher j'en ai assez supporté pour aujourd'hui. Je me retrouvais façe à façe avec un Jeff à la fois inquiet et sérieux que je ne reconnaissais plus. J'eus l'impression que son regard me transperçait de l'intérieur, qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, froid et lointain. - Je... n'ai rien fait de mal, excuse moi je... balbutiais-je avec un mouvement de recul involontaire. - Ne te cherche pas d'excuses, rétorqua t il sèchement. Steve est ton ami n'est ce pas? C'est donc à toi de payer les conséquences de tes actes. Ne reviens pas tant que tu ne l'auras pas retrouvé. Le visage enflammé, mal à l'aise rongée par le remords, je lui tournais le dos. - Emilie, regarde moi et dis moi la vérité. Les yeux au ciel, rivés sur le sillage étincelant de l'hélicoptère qui s'évaporait dans l'horizon, j'évitais ostensiblement son regard, de peur que mes joues écarlates mouillées de larmes ne me trahissent: - Je ne sais plus où j'en suis. Je n'en peux plus de voir les autres souffrir à cause de moi, d'abord David puis Steve... Shakespeare avait raison finalement quand il écrivait: "Etre ou ne pas être, telle est la question". Suis je capable d'aimer alors que j'ai de moins en moins d'emprise sur le cours de mon existence? J'ai travaillé d'arrache pied pour que mon père soit fier de moi, je me suis peu à peu éloignéee de David toujours pour lui faire plaisir, et il ne m'a jamais laissé le pouvoir de décider par moi-même de ce qui était bon ou mauvais pour moi. Ce n'est pas une vie, en tout cas pas la vie que j'espérais mener. Etonné que je trouve autant le courage de me confier, à lui de surcroît, Jeff se radoucit, se fendant d'un sourire réconfortant: - Parle moi d'amour. Je gardais le silence. L'écume de la marée montante vint me caresser les orteils.


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  • The story takes place in 2050 on the planet Earth left in ruins by the global warming.
    Ten years ago it was the Beginning, a new start for humanity after the Traumatism which has destroyed a huge part of the world. Mankind is now living six feet underseas in Society a city apparently utopic but turns out to show Big Brother extreme tendencies. It is one example of the limits of the consumer society.
    Aiming to let people forgetting how shameful was the Traumatism to avoid riots the government imagined a program called Amnesia which consists in creating and selling medicine able to erase anyone's memories.
    The fact is that most of the citizens are youngsters so politics pretend the purpose is to help them to restart everything properly to justify themselves.
    Information is relayed by the worldwide TV channel and newspaper New World Telegraph, proofread then censured if necesary by officials before being published.
     
    There is a sharp social divide:
    - the Official class: the government who leads Society by trying to make the life be better with "social improvements".
    -the Young class: children and teenagers who were carried out to Society during the Evacuation by the government's program. They were forced to take Amnesia cells before their arrival and still don't remember anything about their past, even their previous identity.
    -the Lonesome: the rest of the survivors who arrived illegaly in Society by themselves having often issues with the government because they are revolted by how the system turned out. They must hide behind appearances not to be arrested and imprisoned.
    - the Intellect class: a minority of intellectuals who are revolted by the system aiming to restore culture in people's values. Subsequently they are persecuted by the government who fears any opposition to its ideal of a new globalized world.
     
    People can freely go around by submarine or aerobus if they have valuable ID electronic cards.
    These items are not only useful to travel but convenient in daily life. One can use it to go to the cashpoint, to check his/her mail box anywhere or even phone a friend.
    Identity is an essential point: because all recensment registers were lost during the Evacuation, people were given names inspired by famous brands such as Sam Suung, Nokira, Al Cartel or Maa Kintoche.
     
    For the moment Society goes its way peacefully and harmlessly but will it continue?

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  • 12 décembre :
     
    La semaine passa en un clin d'œil.
    Belphégor aimait la période de Noël, surtout l'effervescence qui précédait l'approche des vacances car avec lui préparer le réveillon devenait un véritable art de vivre. Il prenait un plaisir tout particulier à inventer des nœuds originaux, réaliser des assortiments de boules et de guirlandes colorées.
    Le soir arrivé rien ne manquait à l'appel que ce soit le sapin, la peluche ou la crèche : le jeune lutin savait recevoir.
    Cette année il est moins enthousiaste qu'à l'ordinaire. Le sourire y est mais les gestes sont mécaniques, sans entrain.
    Lorsqu'elle vit son expression morose au petit déjeuner le lundi suivant, sa mère s'en inquiéta, la reprise d'activité de l'usine lui redonnait le sourire les années précédentes.
    Tenté de se confier à elle, Belphégor se ravisa néanmoins car sa mère avait déjà suffisamment de soucis à résoudre en ce moment.
    C'est ainsi que son fils arriva au travail d'une humeur exécrable en découvrant qu'il avait été muté au poste de secrétaire.
    Sa nouvelle mission était simple : réceptionner et trier les lettres de vœux envoyées à M. Noël afin d'établir le planning des employés de l’usine.
    Ce travail était presque aussi épuisant que le précédent car il exigeait une attention de tous les instants pour que tout soit livré à temps dans la nuit du 24 au 25 décembre.
    Cette année encore, les listes n'étaient pas très originales : toutes demandaient des tablettes tactiles, des lecteurs MP3, des poupées Barbie, des Action man.
    Alors que Belphégor cochait une fois de plus les cases correspondantes sur sa fiche de gestion, une lettre toute particulière attira son attention.
    Son auteure, une fillette de 10 ans peut-être l'avait seulement signée de son prénom, Ginette comme si elle n'avait plus de famille :
     
    Cher Monsieur Noël,
    Promis juré j'ai été sage cette année.
    Maman n'a toujours pas de travail et la famille ne s’en sort toujours pas. Papa est parti très loin et n'est toujours pas revenu et moi je ne sais plus comment faire pour consoler maman.
    Elle n'arrive pas à faire son deuil de mon petit frère donc si tu pouvais faire en sorte de le retrouver ce serait génial.
    Cela fera déjà cinq ans dans une semaine qu’il a disparu. Toute la famille s'est faite à l'idée qu'il puisse être mort mais moi j'ai toujours continué à espérer car au fond de moi je sais qu'il est toujours vivant, quelque part.
    Tu resteras dans mon cœur le meilleur des papas si tu réussis à exaucer mon souhait.
    À bientôt auprès du sapin.
     
    Ginette.
     
    Belphégor ne savait plus s’il tremblait seulement de froid, ou d’émotion.
    Il posa son stylo et marcha jusqu'à l'atelier montrer le courrier tacheté de larmes au contremaître qui haussa les épaules :
    - Elle renvoie la même lettre tous les ans depuis cinq ans, j’en fus ému un temps mais maintenant je n’y prête plus attention car les lutins ne peuvent pas faire de miracles.
    - Croyez-vous qu'elle aie besoin de réconfort ? Je pourrais descendre dans le monde des humains…
    - N’y pense pas Belphégor, car les lutins ne doivent pas apparaître aux yeux des humains sinon la magie de Noël pourrait être brisée.
    Seuls des individus tels que ton père qui ont autrefois été humains peuvent y parvenir car ils passent inaperçus en reprenant leur apparence humaine antérieure.
    - Trouvez-moi un costume de père Noël et le tour est joué. Je tiens vraiment à tenter le coup, s'il vous plaît !
    - Non car cela engage ma responsabilité s'il t’arrivait quelque chose. Retourne travailler, je trouverai une solution pour que tu puisses l’aider si tu y tiens vraiment.
    Au moment opportun, Belphégor aperçut son père entrer dans l'usine son costume de père Noël sous le bras. Il salua son fils d'un sourire avant de déposer une pile de factures à trier sur le bureau.
    - En voilà une surprise : alors c'est toi qui t’occupes de la paperasse maintenant, fiston ?
    - Oui père.
    - Eh bien, tu n'es pas content de me voir ?
    - Si bien sûr mais j'ai des soucis en ce moment. Je me posais des questions à propos d'une fillette qui me semble endurer beaucoup trop de souffrance pour son âge. Si jeune et déjà tellement éprouvée par la vie
    - Tu veux parler de Ginette ? Je l’ai déjà rencontrée, il est vrai qu'elle ressemble à une fillette aux yeux d’adulte. Elle paraît excessivement mature pour son âge.
    - Pourquoi sa famille a-t-elle ainsi éclaté ?
    - Il y a cinq ans ils ont été les malheureux protagonistes d'un fait divers. Toute la famille était partie au centre commercial peaufiner les dernières courses de Noël et son petit frère a disparu. Comme ça, d'un seul coup, sans le moindre indice si bien que la police a rapidement classé l'affaire.
    Cependant, cette tragédie a bouleversé la famille à ce qu'il paraît. La mère est enfermée dans une dépression nerveuse, le père a demandé le divorce et la petite ne sait plus où donner de la tête.
    Il a fallu qu’elle se responsabilise extrêmement jeune et c'est encore elle qui s'en sort le mieux, pour le moment.
    - Emmanuel ! T'es passeur ou manutentionniste ?
    Le père de Belphégor se retourna vers l'un de ses collègues chargé d'une pile de livres jeunesse qui lui désigna du menton son traîneau vide.
    Vide ? Pelotonnée dans une parka fourrée une fillette dormait profondément.
    - Ginette ? Qu'est-ce que tu fais là ? S'exclama Emmanuel, stupéfait.
    La petite ouvrit les yeux. De grands yeux noisettes, enfantins mais témoins d'un grand trouble intérieur.
    - Désolée de vous surprendre M. Emmanuel, je veux retrouver quelqu'un à tout prix.
    - Ce n'est pas grave mais il est illégal de rentrer dans le monde de Noël clandestinement...
    - S'il vous plaît, aidez-moi à retrouver Sylvain alors!
    - Ton petit frère ? Sois raisonnable, il ne doit plus être de ce monde...
    - Ne dites pas ça ! s'écria-t-elle en éclatant en sanglots.
    Emmanuel la prit dans ses bras pour la consoler :
    - On va tous t'aider à le retrouver... Belphégor où  vas-tu ? Mets ton manteau, tu vas prendre froid.
    - J'ai chaud, sans doute de la fièvre ça va passer.
    - Laisse moi vérifier. Déboutonne ta blouse
    Étonné Belphégor s'exécuta cependant.
    Son père ferma les yeux et posa une main contre sa poitrine.
    La sensation physique d'un tremblement de terre intérieur fut telle que Belphégor crut imploser. Des images réminescentes apparaissaient et disparaissaient derrière ses paupières.
    Puis la tempête se calma, la main de son père se retira.
    Lorsque Belphégor retrouva ses esprits, il distingua au creux de la paume un sceau en forme de nœud de Moebius chatoyant.
    - Qu'est-ce qui m'est arrivé ?
    Sa voix n'était plus la même. Lui également ne devait plus être le même. Sa blouse était devenue beaucoup trop grande, il y flottait presque.
    - Travailler dans l’import-export n'est qu'un prétexte : ma mission principale est de veiller à la cohabitation harmonieuse entre le monde de Noël et le monde des humains.
    Lorsqu'on t'a trouvé, frigorifié dans la poudreuse il y a des années, ma femme a eu le cœur de te recueillir et de te considérer comme son propre fils dès lors que tu es devenu un lutin.
    Mais l'artifice a ses limites, car arrêté à temps, il est encore réversible.
    Dans le cas contraire tu serais probablement resté enfermé à la vie dans le rêve que se fait un enfant du monde de Noël.
    Cherche dans ton cœur ce qui te relie au monde des humains et tu verras que le monde de Noël n'était qu'un beau rêve magique et envoûtant.
    Belphégor ferma les yeux, appela à la surface de sa conscience les souvenirs qu'il avait précédemment entrevus pour essayer de comprendre mais rien n'y fit :
    - je ne vois absolument pas de quoi il s'agit.
    - Quel est le cadeau le plus précieux qu'un homme puisse à la fois offrir et recevoir ?
    - L'amour ?
    Emmanuel acquiesça :
    - On ne peut vivre sans amour car c'est d'un tel sentiment partagé que toute personne peut naître.
    L'amour d'une mère, d'un père, d'un frère, d'une sœur, d'un ami ou d'une amie voilà ce qui construit et structure l'existence de tout un chacun.
    Tu as eu chaud non pas à cause de la fièvre mais parce que la compassion et l'affection que tu éprouves à l'égard de Ginette ont commencé à délivrer ton cœur.
    - Dans ce cas, qui suis-je si je ne suis pas Belphégor ?
    - À toi de trouver la réponse... Tiens, où est Ginette ?
     
    Belphégor cogita tout l'après-midi, le soir venu il rentra bredouille et fut surpris de découvrir sa mère, son père et Ginette déjà attablés.
    - Cette année, nous fêtons le réveillon en avance pour en faire profiter Ginette, mon fils, annonça sa mère. Tu fais une drôle de tête Belphégor, qu'est-ce qui ne va pas ?
    - Si je ne suis plus un lutin mais pas encore un humain accompli, alors qui suis-je ? Ou devrais-je dire : que suis-je ?
    Sa maman se leva pour le prendre dans ses bras afin de le consoler :
    - Ne t’en fais pas mon ange, pour nous tu seras toujours notre fils.
    Le chemin qu'il te reste à parcourir sera probablement difficile mais si la vie devient trop insupportable, reviens nous voir, on sera toujours là pour t’épauler.
    - Chérie, es-tu au courant de quelque chose ?
    - L'instinct maternel ne m'a jamais trompée Manu.
    Je n'ai pas mis longtemps pour comprendre qui il était, frigorifié et désorienté dans la poudreuse.
    Seulement je n'allais pas le laisser mourir de froid et c'est pourquoi je t’ai convaincu de le transformer en lutin le temps de trouver un moyen de le renvoyer chez lui, auprès de sa famille.

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  • 18h00:
     
    Assise face à la mer, Samantha contemplait l'horizon. Le matin même elle avait reçu un mail de la direction de la faculté de médecine lui indiquant qu'elle y était refusée.
    Cela ne l'étonnait guère. Elle s'y était inscrite pour faire plaisir à sa mère tout en sachant qu'il était invraisemblable qu'elle y soit acceptée car elle avait obtenu son bac mais sans mention.
    Issue d'une famille de notables normands Catherine Duval se vantait de sa précocité car sa fille venait de décrocher son bac à 17 ans. Ce que sa mère ignorait c’était que durant toute son adolescence elle avait fait semblant d'être précoce afin d'attirer l'attention. Samantha se sentait ignorée et laissée à elle-même.
    Le plus curieux était qu'elles ne se ressemblaient pas du tout. Grande et élancée Samantha disposait d'un visage aux traits eurasiens marqués encadrés d'une épaisse et chatoyante chevelure auburn tandis  que Catherine avait davantage un physique caractéristique des pays nordiques.
    Son plus grand souhait était de réaliser le tour du monde mais sa mère désapprouvait totalement ce projet car elle estimait qu'à 17 ans sa fille n'était pas encore suffisamment mature pour voyager en solitaire. Cela exaspérait l'adolescente au plus haut point car elle aurait préféré partir à l'aventure plutôt que de commencer ses études immédiatement après le lycée. Ce qu'elle avait volontairement omis de préciser à sa mère était qu’elle avait effectué en cachette tous les préparatifs nécessaires pour mener à bien son voyage initiatique en catamaran. Depuis toute petite elle rêvait de partir en mer mais Catherine se refusait à lui payer des cours de voile car elle estimait cette activité trop dangereuse pour une jeune fille de son rang.
    Ce qui poussait Samantha à répondre à ce besoin vital d'indépendance était un rêve qui revenait chaque nuit la hanter de façon récurrente. À la manière d'un film elle assistait au naufrage d'un catamaran pris au piège dans un typhon. Une petite fille de sept ans environ lui ressemblant énormément s'accrochait aux cordages en hurlant à l'aide tandis que ses parents étaient éjectés au cœur du tourbillon au milieu des débris du bateau qui se désagrégeait petit à petit. À l'opposé de cette scène de cauchemar s'ensuivait le calme plat. Dans la mer redevenue paisible, la fillette flottait cramponnée à un unique bidon de plastique blanc qui avait dû servir à transporter les effets personnels de la famille. Puis un bateau de plaisance arrivait au loin et c'était à ce moment-là que Samantha se réveillait en sursaut.
    Sur les conseils appuyés de sa mère, elle consulta en quelques années la totalité des psychiatres de la région mais jamais aucun ne trouva de réponse vraisemblable à lui donner. Ainsi  elle endura chaque nuit le même calvaire sachant qu’elle n’osa aborder l’hypothèse d’une possible adoption car elle avait suffisamment confiance en sa mère pour savoir qu’elle ne lui cacherait pas un tel secret bien que cela était inscrit dans les mœurs familiales de parler à demi-mots par sous –entendus : les silences omniprésents étaient lourds de sens et les mots pesés avec soin pour ne froisser quiconque.
    Perdue dans ses pensées elle n'avait pas vu le soleil décliner. « Déjà 18:00 ! » S'exclama-t-elle intérieurement en s'empressant de rassembler ses affaires. Elle remonta le long de la plage et longea le sentier côtier jusqu'au manoir de ses parents. Postée à la fenêtre comme à son habitude Catherine Duval délaissa sa lecture pour aller l'accueillir au portail afin de la sermonner :
     - Pourquoi rentrer à une heure pareillement tardive Samantha ? Vous pourriez faire de mauvaises rencontres en chemin sait-on jamais…
    - J’ai seulement fait un détour par la plage pour apprécier le coucher du soleil, soupira sa fille, exaspérée par ce discours tenu maintes fois par sa mère.
    Elle la précéda jusque dans le vestibule où Catherine prit soin de lui rappeler d’ôter ses sandales avant de passer au salon où le sol venait d’être impeccablement récuré par Josette la vieille femme de ménage qui servait la famille aussi loin que Samantha s’en souvienne. Josette était discrète à en être fantomatique, parlait peu mais n’en pensait pas moins comme l’adolescente avait souvent pu le constater. Puisque la vieille domestique comptait sur ce travail à temps plein pour faire vivre toute sa famille, elle ne la dénonça jamais à sa mère mais régulièrement la surprit à se tromper sciemment  de condiment lors de la préparation des repas de la journée, à chambouler le rangement des placards ou à mettre son grain de sel dans les dîners mondains organisés par sa patronne  dès que celle-ci  se montrait méprisante envers elle qui devenait inexplicablement indésirable lorsque le gratin des armateurs de la région était convié pour des soirées d’affaires.
    Ce soir là Josette aurait du finir plus tôt mais les deux femmes la découvrirent encore dans le salon à épousseter vaguement un lustre : en réalité elle les avait attendues patiemment :
    - Vous pouvez disposer Josette annonça Catherine.
    La ménagère ne daigna pas répondre instantanément comme elle aurait du : Samantha lut même dans ses yeux un mépris et une colère froide qui ne lui étaient pas coutumiers
    - Ca ne se passera pas comme ça, vous ne pouvez pas éternellement nier votre faute face aux juges Madame, persifla-t-elle en agitant un bidon en plastique blanc à bout de bras. J’ai trébuché là-dessus lorsque je suis descendue chercher un chiffon propre à la cave et il y a des vêtements et des jeux d’enfant dedans. Il y a prescription me direz-vous  mais c’est curieux que les secrets les mieux gardés refassent surface seulement maintenant n’est-ce pas ?
    - Je ne vois pas de quoi vous parlez ma chère, disparaissez de ma vue, répliqua sèchement sa maîtresse, les lèvres serrées.
    Josette s’exécuta de mauvaise grâce et s’éclipsa non sans avoir pris soin de poser le bidon en évidence là où Mme Duval buvait sa tisane chaque soir en lisant un peu de poésie avant de dormir.
     
    20h00
     
    Le dîner fut particulièrement amer mais ni Catherine ni Samantha ne s’en plaignit trop occupées à se dévisager placidement d’un regard à la fois évocateur et courroucé. Aucune parole ne fut échangée, seul le cliquetis des couverts et le bruissement des serviettes rythmèrent les phases successives du repas.
De temps à autre elles épiaient du coin de l’oeil le bidon clairement porteur de bien des traumatismes.
    - Mère, Genma requiert mon aide toute la journée de demain durant, je ne pourrais assister à mes classes de remise à niveau, avança prudemment Samantha au moment du dessert.
    - Vos études passent en premier, rétorqua laconiquement sa mère.
    La jeune fille baissa les yeux, elle se savait en terrain glissant si elle contredisait sa mère sur ce point.
Pourtant une pointe de déception vint la tarauder car cela lui enlevait l’occasion d’échapper pour une fois encore aux contraintes sociales et protocolaires imposées par son milieu.
Elle ne se sentait complètement vivante que lors des rares occasions où elle descendait jusqu’au village pour effectuer un emploi d’auxiliaire de vie chez Genma Gekko doyenne du faubourg et vieille navigatrice à la retraite de son état. Les récits de voyage de la vieille femme la fascinaient à tel point qu’elle aurait rêvé d’être sa petite-fille juste pour l’accompagner dans ses périples vers des contrées aussi paradisiaques qu’inexplorées par l’homme : selon Genma celui-ci était bien stupide de penser avoir tout découvert, tout expérimenté car le monde avait plus d’une merveille dans son sac.
    Après que tout ait été desservi Samantha monta dans sa chambre se préparer pour la nuit puis redescendit au salon consulter son Iphone posé sur le rebord de la cheminée.
Le reste de la soirée se passa dans un silence absolu.
    - Il est temps d’aller dormir, déclara finalement sa mère deux heures plus tard.
    - Etant donné le comportement de Josette vous me cachez quelque chose, qu’est ce donc pour vous mettre dans un tel état de nerfs ?
    - Ce n’est rien qui doive vous inquiéter pour l’instant. Allez dormir à présent, vos cours de rattrapage commencent à la première heure. Ensuite vous assisterez au séminaire de bonnes manières que je vous ai suggéré la semaine passée je vous prie. Ceci fait vous pourrez prendre du bon temps au village si le cœur vous en dit mais pas avant.
    En son for intérieur Samantha se surprit à ricaner : le lendemain à l’heure où la maisonnée se mettra en branle elle serait déjà loin. La première partie de son plan était déjà en marche: elle allait fuguer.

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  • fond_kazeo-def1280
    Quelques bonnes résolutions auxquelles je vais (essayer de) me tenir.
     
    - Concernant Ellite et Ghost votre dose sera livrée tous les mois dans les mesures du possible, je vais faire des efforts.
     
    - De nouveaux jeux-concours seront postés tous les deux mois pour vous laisser davantage de temps pour écrire de beaux textes. Vous avez tout à y gagner de vous faire connaître sur le Web en tant qu'écrivain.
     
    - Ces foutus dossiers que je vous promet depuis des mois seront définitivement complets.
     
    - Je vous ferais part de mes coups de coeur lecture plus souvent. ^^
    Juste en passant Private life est un livre très intéressant mais peu digeste compte tenu du niveau de langue requis.
     
    - Les nouvelles... Je vais quand même vous faire partager la fin de Noel de l'autre côté du miroir histoire de ne pas laisser l'ensemble en suspens bien que les fêtes soient passées.
    Peut-être d'autres à venir selon mon inspiration dont une sur 2050 entre autres.
     
    En espérant pouvoir tenir ces engagements je vous souhaite à tous une excellente année 2012, que tous vos voeux et vos projets se réalisent !!

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