• Ellite (2008)

    Status: en réecriture ...
     
    Prologue: paru le 3/12/2008.
     
    Partie 1: Drogue douce:
     
    Chapitre 1: paru le 9/12/08.
    Chapitre 2: paru le 19/01/09.
    Chapitre 3: paru le 4/09/09
    Chapitre 4: paru le 9/12/08
    Chapitre 5: paru le 9/12/08
    Chapitre 6: paru le 26/10/09
    Chapitre 7: paru le 18/01/011
    Chapitre 8: paru le 19/01/011
    Chapitre 9: paru le 6/02/011
     
    Partie 2: Retour à la réalité:
     
    Chapitre 10: paru le 7/02/011
    Chapitre 11: paru le 24/02/011
    Chapitre 12: paru le 31/10/011
    Chapitre 13: paru le 22/04/12
    Chapitre 14: en phase de réflexion ...
  • Pour la première fois depuis qu'il avait entamé des études de médecine cinq ans plus tôt Dave allait être en retard.
    Passant en trombe dans le hall d'accueil -manquant bousculer l'un de ses professeurs au passage- il rallia l'amphithéatre au pas de course, essouflé.
    Il s'assit à sa place habituelle, s'apprêtait à sortir ses affaires lorsque soudain son voisin releva brusquement le nez du dernier numéro du Parisien qu'il épluchait avec avidité à la recherche de faits divers et d'articles insolites le faisant sursauter. Surexcité celui-ci lança à la cantonade:
    - Hé vous autres vous savez pas la meilleure? Ils disent qu'une fille vingt-ans environ, pas beaucoup plus vieille que nous à vrai dire, s'est fait agressé hier soir vers minuit par des types dealant de la coke alors qu'elle s'apprêtait à en avertir la police. Voilà ce qui arrive à ceux et celles qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas: il paraîtrait qu'elle est maintenant dans le coma avec plusieurs côtes fracturées.
    Un frisson glacé parcourut l'échine de Dave qui sentit un vif pressentiment poindre en lui:
    - Passe moi ça, lança-t-il nerveux.
    Etonné son camarade le lui passa quand tout à coup la voix de leur professeur s'éleva depuis le centre de l'amphi:
    - Messieurs la classe est commencée que je sache, vous serez donc priés de vous taire provisoirement pour écouter et prendre des notes en même temps que vos camarades pour que j'évite de me répéter indéfiniment ce qui constituerait une immense perte de temps pour nous tous dans l'avancement de ce cours. Et vous avez dans un mois votre examen franchement ça promet...
    Quelques ricanements moqueurs fusèrent que l'enseignant fit taire d'un geste en voyant Dave pâlir brusquement. Intrigué il s'enquit d'une voix adoucie par l'inquiétude:
    - Mr. Greenwich ça ne va pas? Vous vous sentez mal?
    Livide le jeune homme ne répondit pas. Hébété, il fixait la une du Parisien les larmes aux yeux ses mains agitées d'un tremblement incoercible.
    Huit ans avaient passé.
    Huit années durant lesquelles il avait tenté d'oublier se réfugiant dans le travail, la cigarette mais également l'alcool.
    Malheureusement voilà que les erreurs du passé ressurgissaient.
    Et cela le faisait souffrir. Tellement souffrir.
    Sous les regards étonnés de ses camarades et de son professeur, il se leva d'un bond, jeta son sac en travers de ses épaules après y avoir fourré le journal en quatrième vitesse et quitta la pièce aussi vite qu'il y était entré. Sans un mot.
    ---
    TO BE CONTINUED...


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  • Dave courut comme il ne l'avait jamais fait de sa vie et déboula telle une furie dans l'hôpital s'atirant maints regards courroucés voire scandalisés de plusieurs infirmières. Les ignorant superbement, il piqua un sprint jusqu'à la réception:- Est... ce que... la nuit dernière... vous avez... admis... une certaine...Emilie Rockwell? croassa- t- il essouflé et haletant.La chargée d'accueil haussa un sourcil:- Répétez moi ça doucement, j'ai rien compris.- EST CE QU'HIER SOIR VOUS AVEZ ADMIS UNE CERTAINE EMILIE ROCKWELL? cria- t - il.-Voyons voir... Oui, en effet chambre 111. Mais faut que je vous prévienne. ici les chambres 110 à 120 sont les seules où ne sont autorisées les visites car stérilisées.Cela fit à Dave l'effet d'un coup dans l'estomac:- "Stérilisées"? Qu'est ce que vous entendez par là?- Les malades qui sont admis là-bas sont ceux dont l'état est le plus alarmant. Grosso modo, ceux dont les jours sont largement en danger- Je vois, fit le jeune homme dans un filet de voix les larmes aux yeux. Mais alors dans ce cas... comment va-t-elle? Ya-t-il un mince espoir qu'elle s'en sorte?- Soyons honnêtes. non, à moins d'un miracle. Or, malheureusement pour vous, en médecine les miracles n'existent pas. Néammoins j'ai une proposition à vous faire; et si vous voulez qu'elle s'en sorte c'est la seule alternative possible. Trois jours. C'est le temps qu'il lui reste à vivre: d'ici là, retrouvez les malfrats qui lui ont apparemment injecté dans les veines une drogue de genre tout à fait inconnue qui se révèle toxique voire mortelle puisqu'elle peut déclencher son action à n'importe quel moment et tuer votre amie sur le coup en une milliseconde à peine. Et que ces monstres vous en donnent l'antidote qu'ils ont dû fabriquer au cas où cela serait nécesaire lors de sa conception. Autrement dit, ne restez pas planté là car vous n'avez pas une milliseconde à perdre si j'ose dire. Allez du vent !Vous n'êtes pas le seul à attendre que je sache jeune homme.Dave acquiesca mollement, maussade, et s'éloigna à pas lents repartant par où il était venu


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  • Le moral à zéro, Dave entra dans le premier café venu et se commanda un cappucino qu'il sirotait, assis au bar, perdu dans ses réflexions lorsqu'une main s'abattit d'un seul coup sur son épaule: 
    - Salut mec j'en aurais mis du temps mais je t'ai retrouvé finalement! 
    Brusquement ramené à la réalité l'intéréssé sursauta et se retourna d'un bloc: derrière lui se tenait un homme affublé d'une paire de Rayban rutilante et d'un blouson cuir noir d'encre Gucci qu'il reconnut instantanément: 
    - Attends une minute Mike. Ca fait huit ans que j'ai quitté la bande une bonne fois pour toutes en t'ayant bien prévenu que ma décision était irrévocable. La preuve en est que je suis largement passé à autre chose depuis ayant repris mes études de médecine.- Comme tu voudras mais sache qu'il n'est pas aussi facile que tu sembles le croire de tirer un trait définitif sur son passé de dealer: cela exige de faire quelques concessions et notamment accepter de sacrifier des amis dont la mort est imminente et ... inéluctable. S'échiner à vouloir les sauver alors que le combat est perdu d'avance puisqu'en réalité c'est une lutte contre la mort elle-même est vraiment puéril et une perte de temps inutile: car, comme tout un chacun, tu devrais savoir que faire une overdose ne laisse pratiquement aucune chance de survie à moins d'un miracle. 
    Mais t'as l'air de ne pas encore avoir compris ça; c'est dommage car moi et le reste de la bande si, et ce depuis que ta copine a failli mourir par notre faute ce fameux soir après la soirée chez Billy. Sur le moment, dans la panique générale, on était plus horrifiés qu'autre chose par l'ampleur prise par les événements mais après réflexion on a pris conscience que si elle était morte et que la police nous avait attrapès, on ne pourrait jamais avoir une vie normale puisque on aurait été condamnés à perpétuité sans possiblité de réduction de peine et on s'est dit que si dealer voulait dire prendre de tels risques, il valait mieux tout laisser tomber et passer à autre chose. 
    Donc ne compte pas sur nous pour t'aider à te tirer d'affaire si jamais les choses tournent mal: mais si tu tiens à fricoter avec de vrais dealers sans foi ni loi autrement dit le personnel de l'hôpital dans lequel ton amie à été admise c'est ton problème tu ne pourras pas te plaindre de ne pas avoir au moins été prévenu. 
    - Espèce de... de lâche! Et si c'était l'unique moyen de la sauver ? Tu crois peut-être que je fais ça simplement par plaisir crétin ?!? 
    Mike voulut protester mais n'ayant pas terminé Dave reprit en reposant violemment sa tasse sur le comptoir et se levant à moitié: 
    - J'aime Ellie et toi et les autres le savez mieux que personne. Et c'est bien simple: si dans trois jours elle devait mourir à cause de moi qui n'aurais pas eu le courage de tout risquer pour sa survie je ne pourrais me le pardonner. C'est une promesse que l'on s'est faite au lycée après que je me sois fait brutalement agresser par des voyous qu'elle a réussi à tenir en respect afin de me protéger: nous nous sommes juré que si l'un venait à être dans le pétrin ou en danger de mort, l'autre aurait le devoir de lui venir en aide de quelque façon que ce soit et à n'importe quel prix. Et n'ayant jamais pu lui rendre la pareille après cet incident, je me vois obligé de saisir l'opportunité qui m'est offerte aujourd'hui de remplir ma part du contrat  et puis adviendra que poura de toute façon. 
    - Bien, vu comment tu as l'air d'être déterminé, fais le mais avant sache une chose: tu cours à une perte certaine car Ellie ne va pas mourir à cause d'une nouvelle sorte de drogue qui lui a été injectée par intraveineuse comme te l'a expliqué la réceptionniste: en réalité les médecins se servent d'elle comme cobaye pour tester un tout nouveau type de médicament contre les effets de la radioactivité pratiquement jamais testé auparavant même sur des animaux et dont une surdose de certains de ses composants chimiques pourrait se révéler non seulement mortelle mais aussi dévastatrice.   -Ils vont m'entendre ces s... ! jura Dave.Il posa le montant de son addition à côté de sa tasse et s'apprêtait à sortir quand la porte du café s'ouvrit une nouvelle fois.


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  • Puis tout d'un coup le monde parut se dissoudre et Dave se sentit tomber à travers une sorte de clair-obscur chatoyant. En proie à une terreur confinant à la névrose il cria et se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Encore ensommeillé il pressa la touche snooze de son radio-réveil et étouffa un juron en constatant qu'il était seulement une heure du matin. Huit jours avaient passé. Et chaque nuit, de manière récurrente, toujours ce même cauchemar qui le laissait éveillé jusqu'au petit matin errant sans but tel un zombie.Il avait bien tenté d'en trouver une interprétation en se plongeant dans l'Introduction à la psychanalyse de Freud mais cela s'était rapidement soldé par un échec la psychologie étant science plus complexe qu'il se l'imaginait. Néanmoins il refusa de s'avouer vaincu et préfera se rabattre sur des revues de vulgarisation bien qu'elles étaient censées être accesssibles au plus grand nombre, la plupart le laissaient endormi dans son fauteuil jusqu'à pas d'heure tant il les trouvait assommantes. Au fond de lui il savait que ce combat était vain. Il n'en était pas certain mais ne voulait pas non plus se faire d'illusions: à moins d'un miracle on ne peut survivre à une balle prise en pleine poitrine. D'autre part l'idée d'être probablement le seul responsable de la mort d'Emilie ne cesssait de le tarauder. Las il se leva pour se servir un café  mais lorsqu'il saisit le bol rempli du liquide brun celui-ci se brisa tout à coup entre ses doigts. Il se souvint alors que cela annonçait un mauvais présage mais étant peu superstitieux n'y prêta pas vraiment attention.Il se contenta d'éponger les dégâts, se servit à la place une bière et requinqué attrapa la pile de journeaux empilés au pied de son fauteuil, une lampe de lecture et la télécommande de sa chaîne hi-fi. Confortablement installé il se lança alors dans la lecture du dernier numéro de Psycho magazine et mit en fond un cd où il avait gravé pêle-mêle des symphonies de Mozart, Bach, Brahms et Beethoven. Il veillait pourtant à ne réveiller personne avec mais la plupart de ses voisins avaient maintes fois porté plainte pour tapage nocturne.Toutefois chacune des procédures avait tourné court: en effet la police avait estimé après être venue sur le terrain qu'il était relativement grotesque de se plaindre d'un mélomane qui écoutait en lisant du classique à un volume tout à fait correct.Pourtant Dave ne tarda pas à entendre des bruits de pas précipités dévaler la cage d'escalier et alla ouvrir, exaspéré:
    - Non mais ça ne finira jamais ce cirque? C'est moi qui vais aller porter plainte si ça continue.
    Sa voisine du dessus, une quinquagénaire depuis peu à la retraite, vitupéra:
    - Ca existe de nos jours les casques stéreo mon cher David. Soit vous vous en procurez un soit vous déménagez! Je ne vois pas d'autre solution... A propos pourquoi veillez vous à des heures pareilles?
    - Insomnies à répétition depuis une semaine.
    - Consultez un spécialiste alors. Ca ne peut plus durer. Bonsoir.
    - C'est ça... Allez vous faire foutre. C'est pas vous qui avez vu un proche mourir sous vos yeux.- Si j'avais su... Sincèrement désolée de vous avoir dérangé. Moi aussi j'ai perdu quelqu'un récemment. Ma petite-flle. Elle s'appelait Emilie. Neanmoins les médecins ne sont pas encore formels car elle ne serait encore qu'en état de mort clinique plongée dans un coma profond. Vous vous sentez mal David? Répondez!Elle le rattrapa de justesse et porta le jeune homme évanoui jusqu'au clic-clac qui traînait au fond du studio:
    - Répondez!
    __________
    A SUIVRE...


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  • ...
    Enfin je suis guérie. Ou presque. Les médecins ont déclaré qu'ils me gardaient en observation encore une semaine puis qu'à l'issue de ce délai je serais enfin sur pied.
    Je devrais m'en réjouir bien entendu mais je sais pertinemment que s'ils venaient à le savoir il aurait de sérieux ennuis.
    Oh Dave mon amour comme j'aurais aimé te savoir près de moi afin qu'on puisse ne serait-ce que se parler.
    J'hésite encore mais au fond de moi je sais parfaitement que cela nous est impossible désormais.
    ...à un de ces jours peut-être... Adieu...


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