• Sur les recommandations appuyées de Phantom, je descendis le long de l’escalier de service qui ne devait plus être utilisé depuis des années tant il était en piteux état : il manquait des marches et certaines étaient inégales. La porte de service rouillée et piquetée s’ouvrit avec difficulté dans des cliquetis grinçants.  Elle menait sur une minuscule courette étrangère aux rayons du soleil qui avait dû appartenir à une concierge dont l’antique guérite semblait abandonnée avec une déco défraîchie du début du siècle. C’était sale et lugubre à l’intérieur et même un grand ménage de printemps n’aurait pas suffi pour la remettre en état. Mais c’était mieux que rien car elle était par ailleurs assez grande avec de quoi retaper une pièce à vivre convenable et une minuscule salle de bain.
    J’entamais le travail colossal à accomplir par un ménage sommaire, nécessaire pour ne pas passer la nuit enchevêtrée dans les toiles d’araignée et la poussière, puis remis en cause la disposition des meubles qui étaient quasiment tous à remplacer tellement ils étaient anciens.
    Heureusement il y avait l’électricité et l’eau courante. En fouillant dans le coin kitchenette je trouvais un assortiment hétéroclite de vaisselle usuelle.
    Au bout d’une heure de labeur, je décidais que je devais prendre une pause et je découvris à cette occasion que la courette était connectée par un porche écaillé à la rue, donc je ne risquais pas de croiser Clara par inadvertance.
    Il était plus de vingt heures et les autres n’étaient toujours pas rentrés.
    Seule au milieu du hall, debout dans les derniers rayons rouges du soleil je ressentis plus vivement, plus douloureusement que jamais le poids de la solitude.
    J’eus envie de hurler, de pleurer mais aucun son ne franchit mes lèvres. Muette et immobile je fus transformée par la nuit tombante en un être fantomatique, hors du temps et de  l’espace.
    Ombre de moi-même, je me mis lentement en mouvement et passais la porte coulissante du réfectoire. Comme si je m’y attendais depuis toujours, je découvris mes affaires rapidement empaquetées sur le bord de la table. Atterrée je me laissai tomber sur la chaise la plus proche et éclatais en sanglots.
    Le silence me réconforta.
     
    L’été touchait à sa fin, les feuilles avaient déjà commencé à se colorer de rouge lorsque le mois de septembre arriva avec son lot de surprises, de déceptions et de contraintes.
    Ma vie bascula le soir du 26 août, quelques jours avant la rentrée des classes et peu de temps après mon dixième anniversaire. La soirée avait bien commencé, comme tous les ans Papa et Maman avaient tenu à célébrer la fin des vacances chez leurs amis d’enfance communs, les Hive.
    Le pastis coulait à flots et la conversation allait bon train mais moi bien entendu je m’ennuyais à en compter inlassablement les pétales des marguerites du jardin si bien entretenu par Mrs. Hive.
    Bah à part moi il n’y avait pas d’autre enfant à table soit dit en passant. Mais c’est qu’à l’époque aucun d’eux ne se serait risqué à parler de ce qu’il s’était passé devant moi. Je n’allais l’apprendre que deux ans plus tard, embusquée du haut de mes douze ans dans le chambranle de la porte menant à la cuisine, à la fois intriguée et effrayée de constater que les disputes entre mes parents étaient de plus en fréquentes et de plus en plus violentes et qu’ils s’apprêtaient à divorcer.
    Je sentais le poids d’un lourd secret plomber l’atmosphère mais à entendre leurs échanges verbaux passablement injurieux je n’osais plus faire un geste ni même respirer
    Tout ce que je tenais pour acquis était que depuis deux ans déjà, les traditionnelles soirées du 26 août n’avaient plus lieu.
    La dernière en date, celle dont je me souviens le plus vaguement évoquée plus haut, s’acheva dans un climat des plus houleux. Nous partîmes plus tôt que prévu et le voyage du retour fut tendu et silencieux contrairement aux trajets enjoués des années précédentes rythmés par les disques de jazz que Maman affectionnait tout particulièrement.
    On ne revint jamais dans la belle villa phocéenne nichée entre terre et mer des Hive.
     
    A ce stade je posais mon crayon, car écrire ces lignes avait fait remonter à la surface le souvenir douloureux de mon arrivée au foyer. Le blog pouvait attendre encore un peu, je tombais de sommeil.
    De plus chaque mot arraché à cette période douloureuse de mon enfance réactivait et aggravait la douleur qui avait définitivement élu domicile au plus profond de moi-même, hors d’atteinte.
    Quoi, encore elle ? Pourquoi me sentis-je coupable au moment de refermer mon précieux carnet où je voyais mes textes s’épanouir ? Je n’en avais pas le début d’une idée. Ma vie était pourtant devenue supportable depuis que j’avais quitté le foyer.
    J’avais la vague intuition que la réponse se trouvait quelque part entre les murs délabrés du Radeau mais je ne savais absolument pas par où commencer mon investigation.
    Je m’endormis comme une masse sur ces entrefaites. Mon inconscient prit le relais et ma nuit fut agitée, entrecoupée de rêves étranges remplis d’abeilles, d’êtres fantomatiques et de cornets de glace au kiwi.
     
    Le lendemain, aussi réveillée, fraîche et dispos qu’une junkie qui aurait passé la nuit en boîte je vins jusqu’au réfectoire me préparer un petit déjeuner digne de ce nom. A ma grande surprise j’étais presque la seule à me réveiller si tôt. A part moi seul Sol et quelques locataires (qui eux rentraient bien d’une soirée un peu trop arrosée)  lorgnaient d’un œil très vaguement intéressé le vieux téléviseur de la cuisine qui diffusait les dernières nouvelles du matin. Comme d’habitude mixez dix grammes de glauque avec une pincée de meurtres et délits en tous genres, ajoutez y quelques gouttes de pluie, un rayon de soleil et une demi douzaine de prévisions astrologiques et votre journal matinal est prêt, bon visionnage !
    J’avais la cafetière dans une main, la boîte de Nescafé instantané dans l’autre lorsque j’entendis le journaliste prononcer le nom des Hive et des Farewell au cours du même reportage. Mon cœur rata un battement, je posais mon barda sur le plan de travail et m’approchais du téléviseur, nerveuse :
    -  …Le dernier rebondissement en date du feuilleton judiciaire le plus scandaleux du moment s’est soldé par la condamnation de Mr. Farewell accusé de violences conjugales, rappelez-vous. Mais de nouveaux éléments viennent étayer l’enquête encore ouverte à ce jour pour déterminer les raisons d’un tel comportement qui semblait avoir totalement disparu de nos jours avec le tournant que prend l’évolution des mœurs concernant les droits de la femme …
    - Augmente le volume s’il te plaît Sol ! Fis-je en me raclant la gorge, gardant difficilement mon calme.
    - Tout de suite, Brigitte, marmonna-t-il d’une voix pâteuse, la voix de celui qui n’avait pas encore eu le temps de dessouler complètement depuis la veille.
    -  … Il paraît que Mrs. Hive aurait témoigné en faveur de la victime en révélant aux jurés que celle-ci aurait accouché d’un premier enfant que ni son mari ni sa famille n’ont voulu reconnaître …
    C’était comme si un seau d’eau glacée venait de me tomber sur la tête. Choquée j’en étais tétanisée à l’idée que je m’étais bercée d’illusions. Les soirées du 26 août n’avaient finalement été qu’une mascarade pour sauver les apparences. Derrière l’ambiance joyeuse et festive qui les caractérisait se cachait en réalité le secret inavouable d’une naissance illégitime, trop lourd à porter.
    Pourquoi me sentis-je autant concernée tout à coup ? Après tout cela faisait des années depuis que j’avais coupé définitivement les ponts avec tout ce qui avait trait, de près ou de loin, à ma famille.
     
    En rénovant mon nouveau chez moi, je cogitai toute la journée. Retranchée dans mes pensées, je me sentis tout à coup soulagée de pouvoir me déconnecter du monde extérieur pour un moment.
    Je ne vis pas passer la matinée et midi arriva en un clin d’œil.  A l’idée d’affronter Clara et de me faire définitivement jeter à la rue comme une malpropre je préférais déjeuner seule.
    Je vidais les placards : que des conserves périmées aux étiquettes effacées par le temps.
    Un instant l’idée d’aller m’acheter un sandwich et un Coca à la boulangerie d’en face m’effleura l’esprit mais je me ressaisis promptement : ce n’est pas Clara qui allait imposer sa loi ici puisque nous étions une communauté. Prenant malgré tout mon courage à deux mains avec le peu de confiance en moi et la bonne humeur qu’il me restait, je revins vers la civilisation.
     
    Lorsque la porte du réfectoire coulissa tous les regards se tournèrent vers moi. Des murmures parcourent l’assemblée et des fous rires fusèrent. Je regrettais aussitôt d’être venue, avais je réellement ma place dans cette auberge espagnole ?
    - Je vais repartir si c’est ce que vous attendez de moi ! De toute façon je n’arrive jamais à me faire ma place où que ce soit…
    En colère contre moi-même pour ne pas oser faire face, je tournais les talons lorsque Sol prit la parole en premier :
    - Moi je te fais confiance, je crois en toi. N’oublie pas que tu as vécu longtemps en foyer ce n’est pas possible de se reconstruire en un clin d’œil. Il te faudra du temps mais tu as le potentiel pour devenir une femme formidable tu sais, donc ne te décourage pas.
    - Je n’ai pas de passion, je n’ai pas de boulot encore moins des amis sur qui compter et de quoi me loger décemment et tu me demandes de continuer à y croire ?! J’en suis… psychologiquement incapable Sol. Si j’avais eu une enfance heureuse je pourrais seulement commencer à envisager les choses sous cet angle mais ce n’est absolument pas le cas. En six ans j’ai tout perdu : ma jeunesse, mon innocence, ma famille, les doux étés à Marseille au cœur des calanques avec leurs lots de petits bonheurs tout simples. Et par-dessus le marché, c’est à cause d’un flash d’informations glauque par un matin de printemps glacial que j’apprends l’existence d’un grand frère inconnu, secret de famille dont mes parents ne se sont pas vantés. Et tu dis que je devrais me calmer et me contenter de vivre ma vie comme je peux ?!
    Je sentis aussitôt que j’avais parlé trop vite : ma confession jeta un froid.
    - C’est ton père qui est passé au journal ce matin ?
    - … Oui.
    - Je vois…
    Il serra les poings, sa lèvre inférieure se mit à trembler :
    - Qu’est ce qui ne va pas ?
    - Je ne sais pas ce qui me retient… Il faut que je garde mon calme…
    - Relax, Sun elle ne sait pas ce qu’elle dit, la pauvre elle se sent toujours obligée de pleurer sur l’épaule de quelqu’un, intervint Clara.
    - Tu vas la boucler ? Siffla Sol en la fusillant du regard. C’est principalement à cause de toi qu’elle souffre il me semble, ce n’est pas de pitié dont elle a besoin mais d’amitié et de soutien!
    Je m’emporte assez facilement j’admets mais tu dépasses les bornes à vouloir constamment la rabaisser aux yeux des autres. Globalement tu es peut-être mieux lotie qu’elle mais tu es surtout pathétique à te raccrocher à votre histoire de rivalité pour vivre !
    - Personne ne m’a jamais parlé comme ça… Je ne te permets pas de te mêler de nos affaires, c’est des trucs de femme !
    - T’apprendrais que ta mère a abandonné à la naissance un grand frère que tu ne connaitras jamais, des années plus tard tes parents divorcent parce que ton père se rendrait coupable de violences conjugales répétées et toi tu échouerais dans un foyer sordide, six ans plus tard tu aurais la chance de recommencer une vie normale et heureuse à tout point de vue mais ta rivale de toujours ferait n’importe quoi pour te mettre des bâtons dans les roues, comment réagirais-tu ?
    - C’est faux…
    - Ne te cherche pas de fausses excuses. Elle n’est pas la seule à souffrir de tes conneries ici… dit-il en laissant volontairement sa phrase en suspens.
    - Sois direct, joue pas aux devinettes, rétorqua-t-elle, sur la défensive.
    - Pour nous tous le Radeau est comme une deuxième famille. Il nous a tous offert une seconde chance. Ici chacun porte le poids d’une adolescence plus ou moins difficile et pourtant notre amitié et notre esprit d’équipe sont inébranlables. Car nous sommes liés par un seul et même espoir celui de revenir à la vie. Mais tout cela n’est qu’une question d’équilibre : si par malheur des rivalités durables s’installaient entre nous tout le Radeau en pâtirait et s’écroulerait comme un château de cartes.
    - Que veux-tu, on est amoureuses du même mec !
    - Va falloir vous entendre parce que l’une de vous va devoir faire des concessions lorsqu’elle apprendra la vérité et je parle de Luna…
    - Moi ?!? M’exclamais-je, stupéfaite. Pourquoi ?
    - Ton existence n’a été jusque là qu’un puzzle dont tu dois trouver la pièce manquante; après tout n’est ce pas devenir adulte que de se connaître soi-même ?
    J’avais entendu ce discours un nombre de fois incalculable mais il ne résonna réellement en moi qu’en cet instant.

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  • Every day Sam Suung wakes up at noon to go to the office before the global warming increase the heat so much that you can't go out properly because of the stifling atmosphere: ten years ago a solar storm has almost desstroyed life on earth and mankind was forced to live six feet underseas where people could find a new home to restart everything.
    Sam Suung has been living since then with her boyfriend Nokira who is  weirdly acting as if he was her brother; both of them had lost everything they had and everyone they loved when they struggled to get in Society, the capital city of the brand new world the governement had built underseas. They live in a quite well equiped small house, located near the city heart.
    Sam works as a daily journalist for the worldwide TV channel and newspaper New World Telegraph that relays latest information about lasting development policies and earth's evolution. Unlike Nokira she is rather lucky, brought up in a family of intellectuals: her friend had poor school results which unabled him to get great job opportunities and let him to work for the governement as an odd jobber.
    Sam Suung caught up the aerobus to go straight and fast to the office: her boss couldn't bear lazy belated employees.
    At 8 she was already sit behind her desk, trying to finish a bunch of articles about recent environment measures taken by the government.
    As usual she felt bored because the channel and the newspaper were controlled, sometimes censured before being broadcasted and published. Obviously she couldn't talk about the Traumatism and its sequels or even criticize politics such as the scandalous Amnesia program.
    While she was typing the last article someone knocked loudly at the door:
    - Come in.
    Al Cartel, her mid-aged boss, entered seemingly angry:
    -You were supposed to give me the articles yesterday so that they were sent to the governement to be checked. Not to mention that they are always subversive and more often since a few weeks I don't get the authorizations to publish them, are you really unable to write more neutral ones?
    - I can't let go of the feeling that the sytem has turned out to become kinda dictatorship...
    - Don't pronounce such extreme words, the New World Telegraph may be cancelled if "they" eaverdrop. It's unlikely I'd tend to consider your ideas as dangerous but you're dismissed from now on for the sake of the whole company. Please leave as soon as possible, I'm not joking.
    - This was planned for long, wasn't it?
    - It was your last chance, I'm going to hire Maa Kintoche a famous journalist who has opportunities to become an Official so he should be more reliable.
    - Nice to meet you Mr.Al Cartel intervene a soft voice from the door.
    - Good morning, what a relief you're on time.
    A handsome young man, neatly dressed entered:
    - Wh-What the...?! Is it him?
    Sam Suung was nervous: she thought she had most likely met him in the past but where and when? She glanced at his deep green eyes and red short hair, puzzled by the feeling of safety that reached suddenly her heart:
    - Who is she? What's the problem with her? Maa Kintoche asked. Nice to meet you, though he said to Sam Suung with a gentle smile.
    - I... I don't know! Al Cartel exclaimed in panic.
    While Maa Kintoche was wandering around, Al Cartel pushed away Sam Suung in the corridor:
    - How can you dare... Who do you think you are? You were talking to a would-be Official! If I were in your shoes I'd apologize properly to him.
    - No matter it's nothing, really... nothing. Anyways I'm leaving.
    - Wait a minute!
    Surprised both of them turned their looks to Maa Kintoche leaned against the threshold:
    - I can't remember but I'm sure we already met in the past he said meanwhile putting something strange, round and smooth in the girl's pocket as she entered the rooom to pick up her things. "Good luck" he whispered in her left ear in order to be listened only by her.
     
    - What a jerk! How can he dismiss you so suddenly although we can't make ends meet ?! Nokira inquired.
    - I'm sorry it's all by my fault, he used to have issues with the government who judged my articles too subversive.
    Nokira looked strongly at his girlfriend for a moment before answering:
    - You...
     
    Maa Kintoche was cleaning and tiding his new workplace when he found suddenly a few photographs hid in a folder left behind by his predecessor. He couldn't help but to look at them, intrigued by the fact Sam Suung could have forgotten so private and precious things such as her memories behind without noticing.
    There was various ones showing her alone as a child, with a hazel-eyed ordinary young man or sometimes with him and a mysterious mid-aged guy who was surely "Sempai" the leader of the Lonesome movement: somehow the three of them looked like a family. Maa Kintoche felt unexpectly sad, tears climbed over his cheeks when he stared at Sam Suung in her child self: was it because they shared the same characsteristics or because she didn't look straight at the camera lens not smiling with ghostly eyes?
    According to him the second reason was far more realistic, she was probably caught up in the middle of a move but soon he stated that it was not sadness but guiltiness that had driven him so depressed.
    - Have you finished settling? I need a series of articles about the recent sustainable development policies tomorrow on my desk.
    - I will work hard to fulfill my goals but may you allow me to leave work sooner this afternoon? I've forgotten I had an appointment with someone important to me to... let me attend the Exam.
    - I hope it's not a lie otherwise you can go and never come back. The New World Telegraph won't be able to handle such a lost of time and benefit! See you later...
    Maa Kintoche didn't wait until he would have changed his mind, turned off his computer meanwhile gathering his things and the photographs in his bag and left quickly.
     
    Sam Suung was preparing dinner when the doorbell rang loudly. Nokira was supposed to work late until nightfall so she wasn't waiting for anyone else. She wondered if nothing bad had happened to him while walking to the door. She was surprised, almost frightened when the camera lens showed her Maa Kintoche's face. She thought she wasn't forced to open her door to him but his quiet smile was awhile friendly and reassurant.
    - What's up? she asked politely welcoming him in the living room with some refreshing orange juice (he dislikes alcohol)
    - Sorry for probably disturbing you but you've forgotten these...
    He gave her the photographs: she was shocked, took them away his hands and put it in a safe.
    - Did you look at them?
    - Yes... I did.
    - Will you keep the secret?
    - Why such a question?
    - As you may know the men in most of them are my boyfirend Nokira and Sempai the Lonesome movement's leader.
    - Alright I...
    The doorbell rang again interrupting him.
    - Who is it? Sam Suung inquired.
    - Hello it's Sempai, is Nokira back from work? We have to talk together in private for a moment.
    - He will arrive soon, come in.
    The door slid at the minute she pushed away Maa Kintoche in the kitchen and arranged the living room in a rush. Sempai entered, looked around briefly to check the cameras and the microphones:
    - Seems like we can freely talk but can you guarantee me no one would spy this conversation?
    - I assume there isn't any Official living around here. Do you want something to drink? Wine? Beer?
    - Only a glass of water please, I don't drink alcohol during daytime.
    - Alright wait here I would feel ashame if you see the amount of dishes I don't finish to wash up yet.
    He sat down in the sofa reading his mailbox. Sam Suung hed to the kitchen; given that the back door was open she guessed Maa Kintoche had left.
    - What's your business with Nokira?
    - How should I put it? First of all what do you know about the Intellect class?
    - Only what everyone knows: they are intellectuals persecuted by the government, strongly opposed to the system. It's the Wonderland family who leads the uprising. Am I right?
    Sempai glanced at her, reflecting on how to make his answer to be proper and honest at the same time. A smile pierced his impassive face:
    - Say me what you remember of your previous life and I may tell you who you are...
    For the third time the doorbell rang and Sempai stood up steadily:
    - I have to leave for now someone would have followed me. I will phone Nokira, join us as soon as you can at the headquarter. This house is no longer safe.

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  • It will be completed as the project will be going by:
     
    Ten years ago:
     
    - the Traumatism: the most traumatizing tragedy mankind has ever experienced. A huge solar storm has almost destroyed the world. No one were prepared to handle it so there was panic and confusion everywhere. However, being more or less aware that it could happen politics have built barren nuclear shelters. But this wasn't enough to welcome every human being. Most people had to left behind all they love and have to run away aboard submarines across seas on the way to Society.
     
    - the Evacuation: the government's program for humanity's survival. Women and children were the first ones to be driven to the submarines while men were not allowed asked for help to manage properly and fastly the program. Since then it's the main reason why families are still scattered all around.
     
    -the Arrival:after a three days travel submarines arrived to Society already set for a proper living with small, quite well equiped residentials buildings. Assets composed of an ID card, a bunch of Amnesia cells and food were given to each passenger.
    A few people sensed the upcoming danger of such a system where the governement has free control over people to rebuild the social system by overusing his authority.
     Since then they hide in the shadows, calling themselves the Lonesome group.
     
    July 15th, 2050:
     
    - The story begins during summer time in Society who has became a peaceful and pleasant city. No one could expect what is going to happen next, how the system will turn out.
     
    - It's not the best day for Sam Suung: she is dismissed from her position as a daily journalist and realizes her boss had planned it for a long time, willing to hire Maa Kintoche a famous journalist and would be Official who should be more reliable according to him. Even though it's the first time they met, Sam Sunng and Maa Kintoche feel like they had already met each other in the past. This fateful day ends with the arrival of Sempai who is about to reveal the truth to Sam Suung about her previous life.
     
    - Things are getting complicated when Sempaï is arrested suspected of having stolen the "Shovel of Death" a mysterious weapon which holds a terrible secret. Sam Suung and Nokira manage to save him and meet Moto Rorola a famous healer who used to be a Lonesome activist.

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  • Sam Suung:
     
    In her early twenties she is a well-known journalist working for the New World Telegraph, mostly famous for her subsersive work that out draw the anger of the Official class who aims to cancel or censured the newspaper if any article written by her is published.
    She scares them because Amnesia cells don't seem to work on her mind, oddily she is able to remind more or less the circumstances of the Traumatism inside her dreams.
     
    Nokira:
     
    He's Sam Suung's boyfriend. Most ,people think he is a shy and simple-minded man but he likes to play with appearances in order to slip in the crowds without being noticed even though he used to be at first a Lonesome.
    Ten years ago he was asked to protect Alys by an Official who disobeyed the orders by hiding and taking care of her during a few days after the Arrival.
     
    Maa Kintoche:
     
    An ambitious young adult who wanted to study law at university before the Traumatism.
    He always looks quite smart and handsome to get a position inside the governement.
    He is also known to be addict to Amnesia medicine what unables him to take the Exam.
    The clue is his main weakness: he bears the burden of a heavy guiltiness. During the Evacuation, he was supposed to take care of Alys his little sister and they were separated at the very last minute when she was accidentaly kidnapped.
    He is ashamed of himself for breaking the promise made to his mother, assuming that Alys has probably died.
    Besides, he is very emotional, so much dedicate to others that he can barely restrain himself when he foresees someone being threatened in any way.
     
    Al Cartel:
     
    He is the dishonest chairman of the New World Telegraph, Sam Suung's boss. His main goal is to make as much profit as he can whatever it takes, especially to be the government's puppet.
    According to him, journalism is meant to give global information easy to read and to understand by anybody. He has often issues with the governement or the police because of Sam Suung's articles so they can't bear each other: as a matter of fact he is very strict with her, awaiting the moment when he could dismiss her definitively.
     
    Alys:
     
    A little red-haired girl that still remains in many urban tales and rumors as the one who will one day reverse the system. The Official class has created Amnesia in the purpose of finding her before that day happens, given that the cells don't work on her mind. She is the government's first WANTED person all over Society.
     
    Sempai:
     
    He is the mysterious leader of the Lonesome group. He usually hides in the shadows of the Lonesome's headquarter which he has transformed into a huge library. He is a smart strategist who always acts as if he was playing chess with the government. He cares a lot about Sam Suung since she was placed under his responsibility by Moto Rorola, an old woman who was previously an Official before she deserted her status. For example he has created a medicine derivated from Amnesia able to gather one's memories and archive it to prevent Sam Suung from lobotomy.
     
    Moto Rorola:
     
    She is a skilled healer whose skills are acknowledged by most people all over Society. She doesn't have many friends amongst the Official class because she used to be a Lonesome activist several years ago. 

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  • Après le déjeuner, je consacrais l'après midi à mener à bien mes travaux de rénovation, aidée de Phantom qui se révéla être bon bricoleur.
    Sol et les autres étaient partis zoner sur les bords de la Seine donc nous étions seuls dans l'édifice.
    Ce climat d'intimité ne m'était pas familier et j'étais profondément mal à l'aise, avec tous les efforts du monde pour ne pas le montrer.
    D'autant lus que les mots étaient inutiles, car chacun anticipait l'action de l'autre sur une simple intuition.
    A mes yeux tout devenait magnifique, d'une beauté simple. Une goutte d'eau qui roulait sa goutte le long d'une vitre ébréchée. Un fragment de fresque aux couleurs fatiguées au bas d'un mur décrépi.
    Une tache de rouille semblable à une fleur ouverte en corolle.
    Je m'émerveillais de rien et de tout à la fois.
    Je me sentis pousser des ailes tant j'avais le sentiment d'être revenue à la vie.
    Phantom s'apprêtait à se confier à moi à la faveur du crépuscule lorsque la bulle de bonheur qui nous entourait, protectrice et apaisante, vola en éclats. Le temps reprit son cours, la réalité revint au galop:
    - Y'a quelqu'un?
    Cette voix hautaine et haut perchée, je l'aurais reconnue entre toutes, elle hantait mes pensées les plus sombres: Clara.
    Phantom tiqua et posa une main amicale sur mon épaule en m'invitant à me réfugier dans ma chambre dans l'attente qu'il ait calmé, éventuellement résolu la situation.
    Tandis qu'il parlementait avec Clara, je ne pus m'empêcher d'écouter aux portes, tous les sens en alerte.
    Des bribes incompréhensibles me parvinrent, à son ton ferme voire agressif je devinais qu'ils se disputaient et que cela allait de mal e pis de minute en minute.
    Une heure plus tard, ce qui me parut une éternité au bas mot, il revint nerveux et gêné.
    - Tu devrais partir maintenant, avant que l'esclandre n'éclate. Clara s'installe au Radeau.
    - Pourquoi moi? m'indignais-je. Puisqu'il n'y a plus de studio disponible qu'elle aille s'installer ailleurs!
    Ce serait trop long à t'expliquer mais on ne se supporte plus suffisamment pour cohabiter dans la même chambre.
    - Et si je m'installe avec toi?
    - N'y pense pas, elle serait jalouse tellement tu l'insupportes.
    - Es tu toujours obligé de te référer à quelqu'un d'autre pour formuler une opinion ou légitimer une décision? Aie confiance en toi, si tu m'aimais vraiment tu ne te serais probablement pas posé cette question.
    - Tu ne sais pas de quoi elle est capable, juste pour se venger. Cesse de t'attirer des ennuis inutiles.
    - Mais je t'aime Phantom!
    Ses yeux s'écarquillèrent devant tant de spontanéité et il me tourna le dos pour cacher sa gêne.
    - Phantom? m'enquis je, inquiète la gorge nouée.
    - Ne rends pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont déjà! assena-t-il, les larmes aux yeux.
    - Phantom, puisque je n'ai visiblement pas le choix, puis je au moins m'installer avec toi pour la nuit?
    Il n'eut pas le temps de répondre: depuis les escaliers Clara le héla:
    - Apparemment y'a plus de place. Mais je crois me souvenir que t'as une chambre assez grande pour deux...
    Phantom me regarda avec un air désolé et répondit:
    - Pas de problème, tu peux même rester autant de temps que tu voudras, l'un des appartements devrait se libérer demain.
    Je ressentis un violent sentiment de trahison que je n'avais jamais ressenti pour quiconque:
    - Je pensais enfin avoir sincèrement confiance en quelqu'un sur qui compter... Tu me déçois profondément, comment pourrais je te le pardonner?
    - Je n'ai pas besoin de ton pardon, tu me dis d'avoir confiance en mes choix Luna donc je le fais.
    La survie du Radeau tout entier est en jeu car Clara serait capable de me faire chanter en menaçant de tout dénoncer à la police.
    - Tu me renierais pour une stupide histoire de rivalité? Toi et Clara vous êtes pourtant séparés...
    - Si tu veux qu'on reste ensemble, tels des joueurs de poker nous devrons jouer au jeu de l'amour et du hasard.
    Il s'apprêtait à me prendre dans ses bras quand Clara tambourina à la porte, furieuse:
    - Ouvre Phantom! Je sais que tu es là!

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