• Chapitre 1: Need a dollar:

    Trois jours depuis que j’ai été renvoyée du foyer. Je me les pèle. Avec les derniers euros qui me restaient j’ai acheté une bouillote portative qui m’a réchauffée quelques heures avant de rendre l’âme. Plus un rond, me suis inscrite à la Soupe populaire mais avant d’avoir droit à un repas relativement correct, faut courir. La queue est interminable, y’a plus rien quand c’est enfin mon tour, marre de récupérer les fonds de bouillon aux légumes dont les autres ne veulent pas.
    J’ai pris mes quartiers dans un coin du hall de la gare Montparnasse, perdue au milieu de chutes de carton de chez Picard enfouie dans un vieux sac de couchage datant de mes premiers jours au foyer.
    Les yeux fermés par la fatigue, je fredonne doucement l’air de Hey Soul Sister lorsque j’entends au-dessus de moi des ricanements perçants :
    - Alors Ghost, tu vois ce que c’est de ne pas avoir de potes pour t’aider à trouver du boulot ? Tu te retrouves à la rue ! Bien fait, car tu peux plus faire marche arrière.
    Clara. Je rouvre les yeux, prête à lui sortir une répartie bien sentie mais comme d’habitude rien ne sort. Car suis pas du genre à me clasher avec les autres vu que je n’ai pas tant d’amis que ça pour me permettre d’être aussi susceptible :
    - Laisse tomber, tu ferais mieux de te casser. Tu survivras pas une semaine si t’apprends pas à te défendre. Avec condescendance elle me jette deux trois pièces de dix centimes et tourne les talons.
    Alors qu’elle parvient au niveau du panneau d’affichage, quelqu’un la saisit par l épaule et la force à lui faire face. Clara se dégage vivement :
    - Qu’est ce que tu fous là Phantom ? Croyais que tu devais aller visiter un appart cet aprèm.
    - Le proprio m’a appelé il y a cinq minutes pour me prévenir qu’il préférait louer à un groupe de colocataires. Donc je me retrouve sur le pavé.
    - Va voir ailleurs, y’a de la concurrence.
    - C’est quoi le problème ? Faudrait que tu prennes conscience que ce qui nous arrive, à moi et elle, puisse t’arriver également et ce d’un instant à l’autre.
    - Ca ne risque pas, j’ai encore ma fierté.
    Là je sens que c’en est trop pour mon sauveur, l’un des premiers à prendre concrètement ma défense vrillant son regard dans celui de Clara :
    - Peu importe ce qu’on laisse apparaître, notre richesse est à l’intérieur de nous même.
    - Arrête avec ta philosophie de Bisounours, elle n’aura aucun effet sur moi. Allons-nous-en.
    - Si tu veux partir je ne te retiens pas. Moi je reste.
    Pour appuyer son propos, il pose ses affaires à côté des miennes et sort un harmonica dont il entreprend quelques réparations.
    - Comme tu voudras, soupira Clara de guerre lasse.
    Hilare je la regarde battre en retraite et s’éclipser, vaincue. Soudain Phantom se tourne vers moi :
    - Je t’ai juste défendue pour ne pas perdre la face devant mon ex. Au fait comment tu t’appelles ?

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