• 3- Se séparer sans regrets et à la dernière minute aimer

    Enfin je suis guérie. Ou presque. Les médecins ont déclaré qu'ils me gardaient en observation encore une semaine puis qu'à l'issue de ce délai je serais enfin sur pied.
    Je devrais m'en réjouir bien entendu mais je sais pertinemment que s'ils venaient à le savoir il aurait de sérieux ennuis.
    Oh Dave mon amour comme j'aurais aimé te savoir près de moi afin qu'on puisse ne serait-ce que se parler.
    J'hésite encore mais au fond de moi je sais parfaitement que cela nous est impossible désormais.
    ...à un de ces jours peut-être...
    Adieu...
     
    Dave cligna des yeux aveuglé par la lumière qui se déversait à flots sur le clic-clac où il était allongé. Peinant à émerger il voulut se lever pour se préparer un café et un Doliprane mais une main sortie de nulle part lui saisit le poignet et le repoussa doucement au fond du lit de camp:
    - Du calme David. Rendors-toi donc. Grand-mère m'a mise au courant pour tes insomnies. Ce n'est pas d'excitants dont tu as besoin mais de sommeil, espèce de crétin.
    Eperdu, Dave chercha d'où provenait cette voix se répercutant autour de lui à l'infini accompagnée d'un bip bip incessant. N'ayant pas encore recouvré une vision nette il parvint néanmoins à distinguer les contours vagues d'un fauteuil roulant dans lequel une jeune femme était assise, ses cheveux auburn relevés en une simple tresse d'où quelques mèches folles teintées de reflets roux s'échappaient. Toutefois plongée dans l'un des nombreux magazines de psychologie entassés un peu partout à travers le studio elle le couvait d'un regard tendre et attentionné qui ne laissa plus l'ombre d'un doute au jeune homme sur son identité: il peina encore à y croire pourtant c'était bien elle. Ellie s'interrompit dans sa lecture. Tant pis elle ne savait pas comment lui annoncer autrement mais il fallait qu'il sache:
    - Je suis venue pour t'annoncer notre séparation David.
    Au regard à la fois désespéré et fiévreux qu'il posa sur elle, Ellie comprit un peu trop tard à quel point elle l'avait blessé. Mais ce qui est fait est fait; et on ne peut rien y changer malheureusement. On était à la mi-janvier: il faisait doux pourtant un vent glacé s'engouffra en faisant claquer les battants de la fenêtre qu'à son arrivée elle avait entrouverte pour aérer.
     
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    *Note: Citation de Leah Goldberg extraite de De ma vieille maison.

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